La migration vers le cloud de tout ou partie d’un système d’information est aujourd’hui un projet généralement bien maîtrisé, au sens fonctionnel et technique. Souvent sous-estimés, les impacts des projets de migration cloud sur la gestion des certificats numériques sont pourtant nombreux. Sept défis à relever pour passer le cap sereinement.
1 – Multiplication des certificats et des environnements
La transition vers le cloud entraîne une démultiplication du nombre de certificats à gérer. Notamment pour sécuriser les infrastructures hybrides, les déploiements multi-cloud et bien sûr les multiples services portés par l’infrastructure cloud, via l’authentification forte de tous les agents : identité machines (serveurs physiques ou virtuels, équipements réseaux, etc.), ou identité utilisateurs.
Dès lors, les méthodes manuelles de gestion des certificats numériques et de leur cycle de vie deviennent chronophages et risquées, en particulier dans un contexte de raccourcissement de la durée de vie des certificats.
L’adoption d’une solution pour centraliser la gestion des certificats numériques s’impose de plus en plus comme une nécessité. Celle-ci doit être capable de découvrir, gérer et surveiller efficacement l’ensemble des certificats, quel que soit leur environnement d’hébergement. Cette approche globale permet non seulement de réduire les risques d’expiration non détectée, mais aussi d’améliorer considérablement la visibilité sur l’infrastructure de sécurité de l’entreprise.
2 – Complexité accrue de la gestion des certificats numériques
Les environnements en cloud introduisent de nouvelles couches de complexité dans la gestion des certificats. L’intégration avec des services natifs comme AWS Certificate Manager ou Azure Key Vault, la gestion des architectures conteneurisées et des microservices, ainsi que l’adaptation à des ressources dynamiques, nécessitent des solutions plus sophistiquées.
Ces outils doivent être capables de s’intégrer de manière transparente avec les différentes plateformes cloud, tout en offrant une visibilité unifiée sur l’ensemble des certificats. L’automatisation des processus de déploiement et de renouvellement devient indispensable dans ces environnements complexes.
3 – Exigences accrues en termes de sécurité
Avec le cloud, la sécurité des communications est tout aussi importante que la sécurité de l’infrastructure elle-même : les données transitent via Internet ou entre différents services, rendant les certificats SSL/TLS indispensables pour garantir la confidentialité et l’intégrité des échanges.
Pour répondre à ces exigences, une gestion rigoureuse des certificats s’impose. Cela implique l’utilisation d’algorithmes de chiffrement robustes, une rotation régulière des certificats et la mise en place de contrôles d’accès stricts. Une surveillance en temps réel de l’utilisation des certificats permet également de détecter rapidement toute anomalie et de renforcer la posture de sécurité globale de l’entreprise.
4 – Besoin d’automatisation et de scalabilité
À la fois dynamique et élastique, c’est d’ailleurs l’un de ses principaux bénéfices, le cloud exige une gestion des certificats tout aussi agile, pour répondre aux besoins « à la volée ». L’automatisation devient un impératif pour faire face à la création et à la suppression rapide de ressources, ainsi qu’à l’utilisation croissante de certificats à courte durée de vie.
L’intégration de la gestion des certificats dans les pipelines CI/CD, l’utilisation d’API et de webhooks pour une gestion programmatique, et la mise en place de systèmes capables de s’adapter rapidement aux changements d’échelle rendent quasiment impossible une gestion manuelle des certificats qui, outre une charge de travail chronophage, fait peser des risques importants d’erreurs humaines.
5 – Conformité et audits de sécurité
Que l’infrastructure soit hébergée en propre ou portée dans le cloud, la conformité aux réglementations en vigueur sur le territoire géographique de l’organisation et dans son secteur d’activité d’une part, et le respect des normes (obligatoires ou volontaires), telles que ISO 27001, le RGPD, NIS2 ou encore PCI DSS, nécessitent une gestion irréprochable des certificats.
Pour y parvenir, il s’agit de disposer d’une traçabilité complète des certificats, afin de connaître en permanence l’état et l’historique des certificats : alerte à l’approche d’une fin de validité, renouvellement automatisé, etc. L’implémentation de contrôles d’accès basés sur les rôles et la mise en place d’alertes proactives pour les événements importants contribuent ainsi à maintenir un niveau élevé de conformité et à faciliter les processus d’audit.
6 – Transition technologique et opportunité de modernisation
La migration vers le cloud constitue donc une occasion de repenser la gestion des certificats numériques et de passer de la gestion manuelle, lorsque c’est encore le cas, à une gestion entièrement automatisée. L’adoption de pratiques comme le « certificate as code » et l’intégration de la gestion des certificats dans les processus DevOps peuvent transformer radicalement l’approche de l’entreprise en matière de sécurité. L’utilisation de protocoles comme ACME pour l’automatisation et l’intégration avec des outils d’orchestration comme Kubernetes ou OpenShit, et leur outil de gestion des certificats cert-manager, constituent également la garantie d’une gestion des certificats pérenne et cohérente avec les meilleures pratiques actuelles.
7 – Gestion des risques liés à la migration vers le cloud
La période de transition lors de la migration vers le cloud comporte des risques spécifiques : sur la migration fonctionnelle et technique en elle-même, mais également quant à la gestion de certificats numériques. La perte de visibilité sur les certificats existants et le risque d’oubli ou de mauvaise gestion peuvent entraîner des interruptions de service néfastes pour l’activité et l’image de l’organisation.
Pour atténuer ces risques, un inventaire complet des certificats pré-migration est nécessaire. Dans ce contexte, les solutions de cartographie automatisée, telle que BerryCert, sont particulièrement utiles, et le seront tout autant pendant la migration, puis en aval du processus. Un plan de migration détaillé, comprenant des étapes de vérification ainsi que la formation des équipes IT aux spécificités de la gestion des certificats dans un environnement cloud, est à prévoir pour garantir une transition maîtrisée.
En conclusion, la réussite d’un projet de migration vers le cloud ne se limite pas aux seules questions liées à la migration applicative : une gestion intelligente et proactive des certificats numériques s’avère indispensable pour garantir le succès de la transition.