Les certificats numériques sont essentiels pour la sécurité des systèmes d’information et la confiance numérique. Ils sont émis pour une durée limitée par une autorité de certification et leur utilisation se multiplie dans les organisations. Il est donc indispensable de gérer leur cycle de vie de bout en bout afin d’éviter les interruptions de service et les failles de sécurité. C’est la raison même de l’émergence d’outils de gestion du cycle des certificats numériques ces dernières années : ils permettent de garantir que les certificats sont émis, révoqués, renouvelés ou remplacés en temps voulu.
Qu’est-ce que la gestion du cycle de vie des certificats numériques ?
Les certificats numériques sont utilisés pour sécuriser les transactions, les échanges de données et l’accès à des ressources en ligne, ainsi que pour contrôler l’identité de personnes, d’ordinateurs et d’autres équipements lors de leur connexion à un réseau ou à une application. La gestion du cycle de vie des certificats, ou Certificate Lifecycle Management (CLM), consiste à gérer les certificats numériques de leur création à leur expiration ou à leur révocation, pour sécuriser les processus et éviter tout risque d’interruption de service.
Elle est essentielle pour maintenir la sécurité, la disponibilité et la fiabilité des services et systèmes en ligne et pour garantir l’authenticité, l’intégrité et la confidentialité des données échangées. Elle permet de s’assurer que les certificats sont utilisés à bon escient et qu’ils sont renouvelés ou révoqués de manière appropriée.
Quelles sont les étapes du cycle de vie des certificats numériques ?
Un certificat numérique est un fichier électronique qui lie de manière cryptographique la clé publique d’une entité (par exemple, un site web ou un serveur de messagerie) à des informations d’identification vérifiables, tels que des documents officiels de l’organisation. Le cycle de vie d’un certificat numérique comprend les étapes suivantes :
- Création du certificat : il s’agit de l’étape initiale au cours de laquelle une autorité de certification (AC) émet un certificat numérique au format approprié par rapport aux besoins de l’organisation qui en fait la demande, atteste de l’identité de l’entité et signe numériquement le certificat. La création du certificat s’accompagne de la génération d’une clé publique et d’une clé privée.
- Installation du certificat : cette étape consiste à installer les certificats numériques sur les systèmes et les applications qui en ont besoin. Cette tâche peut être effectuée manuellement ou automatiquement.
- Surveillance du certificat : tout au long de sa période de validité, il faut surveiller son état et sa fiabilité. Il s’agit notamment de vérifier l’existence de problèmes potentiels tels que son expiration imminente ou des risques de compromission.
- Renouvellement du certificat : les certificats ont une durée de validité limitée. À ce titre, ils doivent être renouvelés avant leur expiration pour éviter les interruptions de service. Le renouvellement implique généralement une revalidation de l’identité de l’entité.
- Révocation du certificat : si un certificat est compromis ou n’est plus fiable pour une raison quelconque, il peut être révoqué par l’autorité de certification. Les certificats révoqués sont ajoutés aux listes de révocation de certificats (certificate revocation list, CRL) ou mis à disposition par le biais des services OCSP (Online Certificate Status Protocol) afin d’informer les organisations de ne plus leur accorder leur confiance.
- Remplacement des certificats : dans certains cas, les certificats doivent être remplacés avant leur expiration en raison de problèmes tels que la perte de clés privées ou des changements dans l’identité ou le nom de domaine de l’entité.
- Mise hors service d’un certificat : lorsqu’un certificat n’est plus nécessaire, il doit être correctement mis hors service (retrait des serveurs et des appareils, vérification qu’il n’est plus utilisé pour sécuriser des communications, etc.).
- Cycle de vie des certificats et conformité : il faut conserver les enregistrements de tous les certificats émis, renouvelés, révoqués et mis hors service à des fins d’audit de sécurité et de conformité.
Quels sont les différents cas d’usage des certificats numériques ?
Les certificats numériques sont utilisés dans de très nombreux cas d’usage dans le domaine de la sécurité informatique. Quelques exemples :
Authentification des serveurs web (certificats SSL/TLS)
Les certificats SSL/TLS permettent de sécuriser les connexions entre les navigateurs web et les serveurs. Ils garantissent que les données échangées entre l’utilisateur et le serveur sont chiffrées, protégeant ainsi la confidentialité des données.
Authentification des utilisateurs
Les certificats numériques sont utilisés pour authentifier les utilisateurs (humains, applications, objets connectés…) lors de la connexion à un réseau ou à une application. Ce qui permet de renforcer la sécurité en s’assurant que seuls les utilisateurs autorisés peuvent accéder aux ressources.
Authentification à deux facteurs
Ils peuvent être associés à d’autres méthodes d’authentification, telles que les mots de passe, pour mettre en œuvre une authentification à deux facteurs, qui sécurise davantage les connexions aux applications et sites web.
Accès aux réseaux privés virtuels (VPN)
Ils sont également utilisés dans les réseaux privés virtuels (VPN) pour authentifier les utilisateurs et les appareils qui se connectent à un réseau d’entreprise à distance, renforçant ainsi la sécurité des communications.
Chiffrement de données
Les certificats numériques permettent de chiffrer des données pour garantir la confidentialité et la sécurité des informations échangées sur des réseaux informatiques, en particulier sur Internet.
Signature électronique de documents
Ils servent à créer des signatures électroniques sécurisées, à horodater et à garantir l’intégrité et l’authenticité des documents numériques (devis, contrats, actes administratifs…).
Protection des objets connectés (IoT)
Les certificats numériques permettent notamment de sécuriser les communications entre les objets connectés (IoT), de contrôler leur identité et d’assurer la confidentialité des données échangées.
Sécurisation des transactions financières
Ils sont un élément clé de la sécurité et de la confiance dans les transactions financières en ligne car ils permettent d’authentifier les parties, de chiffrer les données sensibles, de prévenir la fraude ou encore de garantir l’intégrité et la sécurité des opérations financières effectuées sur Internet.
Archivage électronique
Les certificats numériques servent aussi les besoins d’archivage électronique. Ils contribuent à la préservation à long terme de l’authenticité, de l’intégrité et de la sécurité des documents numériques archivés.
Contrôle d’accès aux bâtiments et aux systèmes physiques
Enfin, dernier exemple, les certificats numériques peuvent être intégrés dans les cartes d’accès et les dispositifs de contrôle d’accès pour garantir que seules les personnes autorisées peuvent accéder à certains bâtiments ou à des zones sécurisées.
Les difficultés liées à la gestion des certificats numériques
Dans un contexte de forte augmentation du nombre de certificats numériques, la gestion de leur cycle de vie génère de nombreuses difficultés :
- Durée de validité limitée des certificats numériques
- Gestion de certificats avec des dates d’expiration différentes
- Perte ou la compromission de clés privées qui entraîne des failles de sécurité
- Diversité des fournisseurs et des formats des certificats numériques
- Suivre de l’emplacement, de l’utilisation et des fournisseurs des certificats
- Renouvellement des certificats pour éviter les interruptions de service
- Gestion des révocations en cas de perte, de vol ou de compromission
- Audit et conformité aux politiques de gestion des certificats et aux normes de sécurité
- Coûts associés à la surveillance, la gestion et aux modifications et mises à jour des certificats
- Formation aux bonnes pratiques de sécurité et de gestion des certificats
L’émergence des outils de gestion du cycle de vie des certificats
Dans un livre blanc intitulé « The rapid growth of SSL encryption », Fortinet rappelle qu’une organisation possède en moyenne plus de 23 000 certificats numériques, et que 54 % des responsables informatiques ne savent pas où ces clés sont stockées. Or les certificats numériques sont indispensables pour améliorer la sécurité des systèmes d’information et sont au cœur de la confiance numérique.
C’est une des raisons pour lesquelles des outils de gestion des certificats numériques, tel que BerryCert, émergent ces dernières années. Le cabinet d’analystes Gartner recommande de s’équiper de ce type de solution au-delà de 100 certificats déployés.
Ces outils CLM automatisent un certain nombre de tâches :
- Inventaire des certificats déployés (emplacement, propriétaire, date d’expiration, etc.)
- Renouvellement automatique des certificats arrivant à expiration
- Révocation des certificats compromis ou non autorisés
- Surveillance en temps réel du statut et de l’état des certificats
- Vérification que les certificats émis respectent les politiques de sécurité de l’organisation, telles que les exigences de longueur de clé minimale
- Intégration avec des autorités de certification, facilitant l’émission et le suivi des certificats
- Automatisation des processus de demande, d’émission, de renouvellement et de révocation de certificats
- Notifications pour informer des certificats arrivant à expiration ou des vulnérabilités potentielles
- Mise en œuvre de politiques de renouvellement plus fréquent des certificats pour améliorer la sécurité
- Génération de rapports détaillés sur l’état des certificats (expirations imminentes, certificats révoqués…)
Ils permettent de sécuriser la gestion des certificats et d’en réduire les coûts associés.